Serge de York
Au nord de nulle part
Assumant sa part d’ombre et de noirceur, Serge De York raconte l’injonction permanente de notre époque à l’avatarisation et au bonheur Instagram-able… et surtout le malaise qu'elle provoque chez ceux que cette cosmétique de
soi oppresse. Des titres cathartiques écrits pour sortir d’une dépression qui ne le quittait plus depuis le décès brutal de ses parents – synonyme d’un passage définitif à l’âge adulte. Déjà repéré, il y a une dizaine d’années au sein du groupe FLOU, Serge De York n’en est pas à son coup d’essai. Ce groupe, considéré comme un grand espoir de la scène régionale nordiste, avait fini par splitter de façon fulgurante.
Depuis, la mélancolie de Serge, « bien jolie, bien enfouie », a donné naissance à son premier mini-album "Au Nord de nulle part". Un clin d’oeil au recueil de Bukowski "Au sud de nulle part" et sa galerie de personnages inadaptés et sublimes. C’est ce même syndrome de l’imposture qui a nourri l’inspiration de Serge De York. Son écriture est à la fois furieusement et complètement intemporelle. Ses morceaux forment un mélange de pop urbaine, d'indie Mancunienne et de chanson française. Neuf titres épurés - élaborés au piano et sur Ableton - presque rongés jusqu’à l’os et dont il ne reste que l’essentiel : des mélodies limpides, des rythmiques efficaces et des basses chaloupées qui sonnent comme une évidence. En cela, Serge De York s’inscrit complètement dans cette scène française décomplexée qui manie les influences avec désinvolture empruntant autant aux aînés - Daniel Darc, Biolay ou Miossec – qu’au meilleur de la scène contemporaine - Terre Noire, Malik Djoudi, Eddy De Pretto…
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