« L’Homme Invisible » est le douzième album studio de Patrick Coutin. Personnage incontournable du rock depuis 1981 et « J’aime regarder les filles », il est aussi réalisateur (Dick Rivers, Les Wampas) et écrivain à ses heures (biographie de Jim Morrison chez Hoebeke Gallimard, ex-journaliste à Rock’n’Folk). Comme si le temps n’avait pas de prise sur lui, Coutin poursuit son chemin d’albums en concerts, de collaborations en projets.

Il s’entoure ici de musiciens d’exception : Jarrod J. Johnson, l’un des meilleurs batteurs d’Austin (John Mayer, Lenny Kravitz, Boz Scaggs, Charly Sexton), Eric Holden à la basse (Shakira, The BoDeans, Serina Ryder), et retrouve le fantastique guitariste et producteur David Grissom (Buddy Guy, John Mellencamp, Joe Ely, The Allman Brothers Band, Chris Isaak, Robben Ford, John Mayall, Ringo Starr...). Le groupe s’installe pour quelques jours dans la campagne texane, à The Zone, un studio imprégné du parfum du rock des années soixante-dix et des utopies qui l’accompagnaient. En quelques jours, l’album est bouclé.

C’est un rock nerveux, souvent tendu, même si la souplesse féline du Texas swing l’habite en permanence. Une musique simple et sans artifice, terriblement efficace, jouée par des virtuoses — un retour aux sources, porté par des paroles taillées dans le vif de la vie, pleines de réminiscences de la route, de la Beat Generation et des idéaux dont Patrick Coutin dit qu’ils manquent cruellement au monde d’aujourd’hui. Bref, du Coutin pur et dur.