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Flying Vipers enregistre un reggae dub sombre et brumeux sur un Tascam 8 pistes, depuis leur bunker installé au sous-sol. Si leur passion pour les sons roots et dub jamaïcains et britanniques des années 70 guide leurs créations, les influences puisées dans une large collection de disques éclectiques et deux décennies passées dans des concerts punk imprègnent fortement leur musique.

Les frères jumeaux Marc et John Beaudette, respectivement à la batterie et à la basse, se connectent par télépathie aux nappes d’orgues et de pianos électriques vintage jouées par Zack Brines, créant ainsi de courtes méditations mélodiques.

Avec Off World, leur premier album intégralement chanté, auquel participe la vocaliste Kellee Webb, le groupe originaire de la région de Boston s’appuie sur cette base musicale pour explorer les dilemmes contemporains du combat ou de la fuite face à la survie.

Si l'album est majoritairement constitué de compositions originales, trois reprises résument parfaitement les thèmes musicaux et lyriques qui parcourent le disque : un hymne à l'aliénation emprunté aux pionniers du punk du nord-ouest américain, Wipers ; le thème du film d’animation culte La Planète Sauvage, avec la participation remarquée de l’harpiste jazz Brandee Younger ; et ce qui pourrait être le tout premier hommage dub à Sun Ra.

Leurs propres morceaux, comme « Believers & Deceivers » et « Jackals », confrontent la dure réalité de notre époque, questionnant si la vie aux États-Unis – voire sur Terre – mérite qu'on se batte pour elle, ou s’il est préférable de la fuir.

Tout au long de ce voyage, la basse et la batterie restent les points d’ancrage, guidant l’auditeur à la fois vers la résistance et l’évasion vers l'espace sonore.