Le producteur de musique électronique est de retour sur Paris après cinq ans de vie intense en Afrique de l'Ouest.

Âme tranquille et pas pressé, il passe du Burkina à la Côte D'ivoire puis enfin au Mali et se met à distiller ses lives dans de nombreux pays frontaliers. Il n'en est pas moins totalement investi dans l'organisation de soirées et la préparation de concerts spontanés dans les festivals, les clubs, les maquis et les street parties. Avec ses machines, improvisations et techno musical à l'instinct, après de longues phases de pratique, il fixe enfin sur l'acétate un album longuement travaillé, abouti. Musique limpide, le trait est droit, un temps appelé « Afrique Electronique » et aujourd'hui Benkadi : « La bonne entente » résume bien le caractère et la sincérité du garçon. Ici pas de collage « world » ou de « bienveillance déplacé » Praktika invente sa propre musique, trace son chemin avec ses amis de route, qu'il connaît bien, très bien même.

Le propos est lucide ou explosif, ça transpire les longues heures de jams, de concerts ou les séances de studios avec le multi-instrumentiste burkinabé Simon Winsé, le maître percussionniste Tutzi N'Zoré de Bassam, le djely malien de Bamako Assaba Dramé. Et quand les versions instrumentales sont là, Praktika invite de suite la flamboyante Fatim Kouyaté ou le percutant Cheickné Sissoko, mais aussi les bruits du bus, des voyages, les chauves souris et la nuit, moment de répit pour composer ce nouvel opus.